La chute du régime d’Ali Bongo Ondimba déposé par le Comité de la transition et la restauration des institutions signe-t-elle également le déclin de la diplomatie gabonais ? En effet, alors que le conflit entre le Hamas et Israël fait rage, le ministre des Affaires étrangères de la Transition, Régis Onanga Ndiaye est aux abonnés absents quatre jours après l’offensive du Hamas en Israël.
Plusieurs pays africains comme le Togo, le Maroc, l’Egypte, ont opté pour la neutralité en appelant à une désescalade alors que l’Afrique du Sud ou encore la Tunisie se sont rangés du côté du peuple palestinien. A Libreville c’est l’impassibilité qui tranche avec la diplomatie gabonaise habituellement dynamique.
Lors de la 77e session de l’Assemblée générale, le Gabon à travers son représentant à la réunion du Conseil de sécurité du 28 septembre 2022, Aurélie Flore Koumba Pambo, avait réaffirmé son soutien à la solution à deux États et a appelé les parties au conflit à reprendre les négociations de bonne foi et à rétablir la confiance.
«Nous avons été encouragés par la déclaration du Premier ministre israélien, Yair Lapid, lors du débat général de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, lorsqu’il s’est prononcé en faveur d’un accord avec les Palestiniens, basé sur les deux États pour deux peuples sous réserve de respect pour la sécurité d’Israël», avait déclaré Aurélie Flore Koumba Pambo, tout en saluant les efforts déployés par le Quartet et d’autres partenaires, tels que l’Allemagne, la France, l’Égypte, la Jordanie, ainsi que l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour parvenir à une solution largement partagée de deux États.
Pour rappel, le Gabon et la Palestine entretiennent des relations historiques. En 1986, le président du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine et commandant en chef des forces de la révolution palestinienne, Yasser Arafat avait séjourné trois jours au Gabon invité par Omar Bongo Ondimba. Le Gabon avait un rôle majeur en soutenant financièrement la cause palestinienne. En outre, bien que discret, à partir de 2009, le Gabon et Israël ont noué des relations en matière de sécurité à travers un appui de Jérusalem dans le renseignement notamment par la fourniture de matériel et de personnel d’écoute.
Régis Onanga Ndiaye, ancien conseiller de Jean Ping, alors président de la 59e Assemblée générale de l’ONU, avant de travailler au sein de la Mission permanente du Gabon près des Nations unies à New York, puis ambassadeur du Gabon au Sénégal en 2015, est-il le diplomate qu’il faut au poste de ministre des Affaires étrangères ? Difficile de répondre. Mais à ce qui semble avec la chute d’Ali Bongo, la diplomatie gabonaise semble avoir perdu de sa superbe.