Face à la complexité et à l’opacité de la problématique de l’audit de la dette intérieure et extérieure, et les participations de l’Etat, il était impérieux pour le président de la transition, de disposer d’une « équipe multiculturelle et pluridisciplinaire » dirigée par Pierre Duro », justifie tout d’abord, le général de division, Jean-Hilaire Moubanga Magagan. Le chef de mission de la taskforce, par ailleurs, conseiller spécial du nouvel homme fort du pays, est appuyé dans sa mission par un officiel général, un chef de mission adjoint, du procureur de la République, des services spéciaux, et des experts civils et militaires.
Alors que Pierre Duro était déjà le chef de mission de la précédente taskforce mis en place par le régime d’Ali Bongo, déposé à la suite d’un coup d’Etat militaire, en raison non seulement de fraude électorale, mais mieux encore, pointé du doigt pour sa mauvaise gouvernance, Jean-Hilaire Moubanga Magagan défend la nomination de ce dernier en tant que chef de mission de la taskforce versus CTRI. Pierre Duro, est un « Expert Judiciaire riche d’une longue expérience professionnelle, acquise des décennies durant surtout au Gabon, au contact des personnalités politiques, des personnalités administratives, des institutions, des entreprises », mieux, « comme acteur majeur dans la construction de plusieurs ouvrages références qui font la fierté de la capitale » et, « il a tiré de tout ceci une capacité certaines et des capacités de mentor indéniables », affirme-t-il, battant en brèche les accusations portées contre le Franco-Andorran.
Il en veut pour preuve, depuis la mise en place de la taskforce CTRI, la mission de cette dernière a été « décisive », à « travers une série d’actes qu’elle a posée, à la demande, ou pour le compte du Président de la Transition : mobilisation de fonds pour le CTRI, appui au recouvrement aux créance de l’Etat et des organismes sociaux, retour de fonds au Trésor Public, audit divers, conversion des dettes fiscales et sociales en opérations à fort impact social, compensation des montants surfacturés en travaux de voiries supplémentaires, etc. », expose-t-il dans son plaidoyer au président de la transition.
Ce rapport intervient alors que plusieurs membres nommés par le CTRI sont soupçonnés de corruption. Hervé Patrick Opiangah, leader politique, ancien ministre, opérateur économiques, a déposé le 8 juillet 2024 une plainte contre X pour « concussion, fraude fiscale et infractions diverses à la gouvernance économique », visant à faire la lumière sur un protocole transactionnel controversé signé récemment entre l’État gabonais et la société maltaise Webcor ITP.
Alors que la Cour d’appel de Paris avait donné raison au Gabon en annulant une décision arbitrale qui condamnait l’État à verser 66 milliards de FCFA à l’entreprise Webcor ITP : contre toute attente, l’Agence judiciaire de l’État et le Conseil d’État gabonais ont tout récemment signé un protocole transactionnel acceptant de payer cette somme à Webcor ITP.
Dans le viseur de la plainte de Hervé Patrick Opiangah, Diane Moussounda, la directrice générale de l’Agence judiciaire de l’Etat, et Jean-Paul Komanda, premier président du Conseil d’État, qui semble-t-il auraient agi sans mandat du gouvernement. Suite à ces graves accusations, le CTRI, et le gouvernement n’ont pas encore réagi.