Même si l’administration chargée de l’organisation des élections générales du 26 août n’a pas encore présenté de spécimen de bulletin de vote, elle a déjà annoncé les couleurs avec l’adoption du principe d’un bulletin unique combinant l’élection du président de la République et celle des députés à l’Assemblée nationale, d’autant plus que toutes les deux relèvent d’un scrutin uninominal. C’est le 31 juillet dernier lors de l’assemblée plénière que cette décision a été prise.
Le 26 août, les électeurs introduiront dans une seule enveloppe, un bulletin de vote, avec la photo de leur candidat à la présidentielle et en bas l’autre photo du candidat à l’élection législative, ainsi que celle de son suppléant. Quant aux candidats indépendants, ils disposeront de bulletins distincts garantissant leur identité.
Pour Michel Stéphane Bonda, «La modalité d’adopter un bulletin unique pour les deux types d’élections aux scrutins uninominaux et par parti politique pour voter le président de la République et les députés à l’Assemblée nationale le 26 août 2023, pour inhabituelle qu’elle puisse paraître, va s’établir comme une réelle opportunité pour les électeurs au travers de l’acquisition d’un nouvel outil de facilitation du système électoral».
Même son de cloche du côté de la majorité présidentielle à l’exemple de Jonathan Ndoutoume Ngome qui fustige en plus le tôlé de l’opposition. “Il me semble que sur cette question, l’opposition se fourvoie. En effet, c’est la même Opposition qui a demandé l’introduction du bulletin unique dans le processus électoral. Maintenant que cette doléance a été prise en compte, la même Opposition parle d’une entourloupe. Ceci dit, la conception du bulletin unique tel que présenté par le CGE n’est pas l’œuvre des seuls membres de la majorité. Le CGE est composé à parité Opposition/Majorité et les décisions qui y sont prises engagent, de mon point de vue, les deux bords politiques. Pourquoi dans chaque décision prise, l’opposition y voit une velléité de fraude, même si ces décisions relèvent de l’inspiration de cette opposition ?”
Pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, cadre du parti de l’opposition de l’Union nationale : “Les questions qu’il faut poser au CGE sont très simple : sera-t-il possible avec ce bulletin unique de voter à la présidentielle pour Paulette Missambo et aux législatives pour François Ndong Obiang dans le 2ème siège du 2ème arrondissement de Libreville ? Sera-t-il possible d’avoir un vote blanc ou nul pour la présidentielle et avoir une suffrage exprimé pour les législatives avec le même bulletin unique ?”, s’interroge-t-il. Avant de conclure : “Si à ces deux questions la réponse est oui, alors nous pouvons accepter ce bulletin unique. Dans le cas contraire, cela n’est pas acceptable.”