Si les autorités de la transition, ont annoncé en juillet, en grande pompe, le lancement de la CNIE, après dix ans d’attente, en revanche, elles se sont bien gardées de dévoiler le nom de l’entreprise, fournisseuse des logiciels et services pour sa conception.
C’est l’entreprise française IN Groupe, anciennement Imprimerie Nationale, détenue à 100% par l’Agence des participations de l’Etat, qui a raflé le marché de la fabrication de la carte nationale électronique d’identité au Gabon.
Déjà en mai 2023, une équipe conduite par Eddy N’Gaba, directeur des systèmes d’information à la Direction générale de la documentation et de l’immigration du Gabon, et de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences du Gabon, lors de l’édition ID4Africa 2023, à Nairobi, avait rencontré le PDG de IN Groupe, Didier Trutt et son équipe, pour étudier un possible partenariat. Une rencontre qui avait permis à IN Groupe de damer le pion à l’autre entreprise française, Thales, alors bien placée à l’époque pour remporter ce contrat.
Mais les négociations ont connu un retard, sous l’ancien régime d’Ali Bongo Ondimba, déchu à la suite du coup d’Etat du 30 août 2023.
Il aura fallu attendre l’arrivée au pouvoir de la junte dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour que ce partenariat entre l’Etat gabonais et IN Groupe aboutisse.
Si le montant de la transition est de deux milliards de FCFA, pour sa première phase, seule Libreville est concernée. C’est la Direction générale de documentation et de l’immigration qui produit déjà d’autres titres sécurisés tels que le passeport et la carte de Séjour, qui est chargée de la fourniture de la carte nationale électronique d’identité.
Donc même pour délivrer des cartes d’identité il faut faire appel à l’expertise des Français, plus de 50 ans après les indépendances : pauvre Afrique !
Un marché octroyé sans appel d’offre ?