Réélu président de la FEGAFOOT, pour la troisième fois de suite le 16 avril 2022, face à l’ancien arbitre international Jérôme Efong Nzolo, moins de deux semaines plus tard, Pierre Alain Mounguengui était placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, au motif d’avoir couvert des crimes de pédophilie dans le football, d’après un scandale révélé par le journal britannique The Guardian et le journaliste d’investigation Romain Molina.
Mais avec la libération de la parole suite à la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier, la vérité pourrait être tout autre, selon Pablo Moussodji Ngoma qui a brisé le silence en s’exprimant sur ce scandale qui a ébranlé le football gabonais.
« Je n’arrive pas à oublier que ce monsieur a été mis en prison après avoir gagné les élections transparentes à la TV. », a posté Pablo Moussodji Ngoma sur les réseaux sociaux, à la suite de la rencontre le 20 novembre, du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema et l’équipe nationale de football, en présence de Pierre Alain Mounguengui, après leur victoire face au Burundi.
Pour Pablo Moussodji Ngoma, le précédent régime aurait tenté d’empêcher la réélection de Pierre Alain Mounguengui au profit de Jérôme Efong Nzolo. « Je n’arrive pas à oublier qu’en quelques heures, il a été nommé inspecteur au ministère des sports 5 ans après sa retraite, pour le mettre en situation d’incompatibilité. En même temps, son challenger a été démis de ses fonctions dans le même ministère pour lui éviter la même incompatibilité. », affirme-t-il.
Le scandale sur les crimes de pédophilie dans le football local n’aurait été qu’un prétexte de la part du régime déchu pour empêcher Pierre Alain Mounguengui de diriger la FEGAFOOT ? : « Je n’arrive pas à oublier qu’on a servi le plat d’un phénomène assez grave de pédophilie que subissent nos enfants engagés naïvement à donner un pouvoir à leur rêve de devenir footballeurs professionnels et qui rencontrent des diables sur les terrains de football, pour justifier cette forfaiture. »
Le régime d’Ali Bongo aurait-il instrumentalisé la justice en se servant du scandale des crimes de pédophilie dans le football pour jeter en prison Pierre Alain Mounguengui, afin de favoriser la candidature de Jérôme Efong Nzolo ? Impossible de confirmer, même si un fait troublant laisse penser le contraire. En effet, placé sous mandat de dépôt le 27 avril, il a auparavant passé dix jours de garde à vue à la Direction générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité militaire où l’épouse de son adversaire madame Efong Nzo était la directrice générale adjointe.
Hasard du destin ou s’agissait-il d’une veritable instrumentalisation de la justice ? Pablo Moussodji Ngoma est persuadé que Pierre Alain Mounguengui est innocent « Mais le PR (Ndlr : Président de la République) en homme averti est au fait de tous les dossiers secrets de chacun de nous, il connaît la vérité. Il connaît les valeurs morales du serviteur de la république qui siège au gouvernement du football africain pour un deuxième mandat. »
Pour rappel, après plusieurs mois de détention préventive, Pierre Alain Mounguengui avait discrètement été libéré en octobre 2022 par la justice, sous la pression de la Fédération Africaine de Football et de la Fédération Internationale de Football.