Si dans ses prévisions publiées en juillet dernier, le Fonds monétaire international (FMI) annonce un ralentissement de la croissance mondiale qui pourrait constituer un nouveau coup dur pour les pays en voie développement, à peine remis de la Covid-19, en de la crise énergétique, les conséquences de la guerre en Ukraine, Rose Ossouka reste optimiste quant à la dynamique et à la résilience de l’économie gabonaise : “nous prévoyons une croissance de 2,9 %, portée pour l’essentiel par les mines (notamment la filière manganèse), l’agriculture, le BTP ou encore les industries du bois. (…) La remontée des cours des matières premières depuis le premier trimestre de 2022 devrait permettre une amélioration des finances publiques, avec, entre autres, une hausse de l’excédent public de 3,8 points du PIB et une baisse du taux d’endettement. Comme vous le voyez, l’économie gabonaise est sur de bons rails. Ce réalignement sur une trajectoire vertueuse résulte en bonne partie de la mise en œuvre du Plan d’accélération de la transformation [PAT].” a-t-elle déclaré.
Afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages, face aux tensions inflationniste, le gouvernement a pris des mesures car : “le ministre de l’Économie a échangé avec les opérateurs économiques afin de mettre en place une nouvelle mercuriale [document de référence sur les prix], en vigueur depuis quelques semaines.” affirme Rose Ossouka.
Rose Ossouka reste confiante sur les perspectives de l’économie gabonaise : “La dynamique de 2022 devrait se poursuivre, et le PIB progresse de plus de 3 %. Par ailleurs, malgré les fortes contraintes budgétaires auxquelles il s’attend, le gouvernement veut maintenir sa politique sociale en faveur des ménages. Grâce à la nouvelle mercuriale et au maintien de mesures sociales telles que la gratuité des transports publics et du transport scolaire ou la subvention des prix à la pompe, nous espérons maîtriser l’inflation aux alentours de 2,8 % en 2023. Nous comptons enfin poursuivre les projets structurants engagés dans le cadre du PAT, qu’ils soient financés sur fonds propres, sur ressources extérieures ou par le biais de partenariats public-privé. C’est le cas de la Transgabonaise, des voiries urbaines et du projet d’adduction d’eau.”
Pour réduire la dépendance alimentaire, “le ministère chargé de l’Agriculture a décidé de créer cinq Zones agricoles à forte productivité (ZAP), à Kango, Andem, Bifoun-Abanga, Idemba et Mboukou. L’objectif est d’apporter des solutions adaptées aux principaux problèmes que rencontrent les agriculteurs afin de garantir la sécurité alimentaire, de renforcer les exportations des produits agropastoraux et de lutter contre la pauvreté par la création d’emplois.”
S’exprimant sur la lutte contre le chômage : “L’une des causes du chômage, en particulier celui des 15-25 ans, est l’inadéquation entre la formation et l’emploi. Pour y remédier, le président Ali Bongo Ondimba a engagé toute une série de réformes visant à rendre le marché de l’emploi plus attrayant : valorisation de la certification des formations de courte durée en apprentissage ou en alternance ; réforme du code du travail qui accorde une place de choix aux contrats de professionnalisation, d’apprentissage, à l’insertion professionnelle ou à l’alternance, etc., ce qui favorise l’emploi des jeunes.”
“Pour favoriser l’emploi des jeunes et mieux assurer l’adéquation formation-emploi, nous avons créé trois centres de formation multisectoriels entièrement équipés, à Libreville, Franceville et Port-Gentil. Et, pour dynamiser notre politique d’emploi, l’Office national de l’emploi (ONE), devenu Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE), a vu ses compétences élargies.” et “Dans le domaine de la santé, nous avons renforcé le plateau technique de nos structures de soins et lancé un programme national de réhabilitation dans les différents départements sanitaires. Pour améliorer l’accès des populations au médicament, l’Office national pharmaceutique a également été réformé – notamment la gestion des pharmacies hospitalières afin d’assurer la disponibilité permanente des médicaments au sein des hôpitaux publics.” avant de conclure : “L’égalité des chances, c’est aussi l’égalité des genres. Avec le concours de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, nous avons déployé le programme Gabon Égalité, pour promouvoir la protection et les droits des femmes et des jeunes filles.”