Le Confidentiel : Plusieurs de nos confrères vous accusent de complicité avec le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mme Erlyne Antonela Ndembet, pour écarter définitivement Me Raymond Obame Sima de la course au Bâtonnat Barreau National du Gabon après l’annulation de son élection suite à la requête que vous avez introduite. Reconnaissez-vous ces accusations ?
Me Jean Paul Moumbembé : Mais mes enfants-là distribuent au monde des fausses nouvelles ! Le Bâtonnier Taty et Moi n’avions jamais été reçus par Mme le Ministre, Garde des Sceaux de la République Gabonaise. D’autre part, certes notre Loi parle de vacances du Bâtonnier mais… ce n’est que si le Bâtonnier sortant et légalement élu venait de subir un empêchement indépendamment de sa volonté (si non c’est la démission) qui le priverait physiquement ou intellectuellement ou moralement d’exercer sa fonction légale de Bâtonnier. Le cas d’annulation des élections à la fois du Bâtonnier et des Membres du Conseil de l’Ordre n’est nullement prévu par nos textes ordinaux (la loi du 07 janvier 2015 et le règlement intérieur du 19 juin 2015) sauf à recourir devant le Conseil d’État qui est la haute Juridiction administrative, la seule compétente légalement à régler nos multiples contentieux. Je dis à mes détracteurs de longue date que le défunt Président de la République Gabonaise Omar Bongo Ondimba ne disait-il pas ceci : Les chiens aboient, la caravane passe. Le Conseil d’État, en sa formation collégiale, ne s’est jamais déclaré incompétent dans cette affaire. Mes jeunes Consœurs et Confrères, parmi eux mes enfants car quand je prêtais serment en 1989 devant la Cour Suprême du Gabon, prêchent notoirement le faux auprès des Journaleux (et non pas des journalistes). Je plains ces dames et hommes de la Presse (nouvelle version) qui devraient éthiquement parlant prendre langue avec Moi mais se contentent uniquement des dires et écrits de mes contradicteurs cachés dans l’ombre du Mensonge.
LC : Vos détracteurs vous accusent également d’instrumentaliser le Conseil d’État pour imposer la nomination d’un Bâtonnier intérimaire de votre choix ?
Me Moumbembé : Quelle folie le fait de penser ainsi ! La simple vérité juridico-judiciaire est celle-ci : seul le Premier Président du Conseil d’État étant saisi par Nous, s’était déclaré incompétent au profit implicite de la formation collégiale du Conseil d’État qui a la compétence de nommer le Bâtonnier intérimaire. Et cette saisine de la formation collégiale du Conseil d’État par Nous est une saisine liée. Celle-ci a donc 3 ou 4 mois pour se prononcer sur la question de droit à lui posée par Nous, à savoir : la nomination judiciaire d’un Bâtonnier intérimaire en cas d’annulation par elle des élections à la fois du Bâtonnier et des Membres du Conseil de l’Ordre… En principe, quand nous avons saisi le Conseil d’Etat pour annulation desdites deux sortes d’élections, il nous fallait incidemment lui demander de nommer le Bâtonnier intérimaire. Cette omission involontaire nous coûte très cher car le Barreau National du Gabon navigue sans aucun baromètre. Et notre Ordre devient un Désordre à dénoncer car, comprendre cette attitude de certains Avocats consistant à se livrer à la Presse internationale et nationale en vue d’outrager à longueur de journée nos ministres de la République et à diffamer les aînés Confrères par voie de presse. Ils doivent comprendre que leurs amis de la Presse sont aussi nos sœurs et frères. Ils nous disent tout, preuve à l’appui. Les plaidoiries, c’est en autres lieux comme le prétoire et non pas dans des cabinets d’Avocats où certains journaleux (et non pas journalistes) ont élu domicile provisoire. C’est très regrettable car non digne de la robe noire que nous portons. Il y’a violation flagrante de notre Serment qui nous impose la Confraternité et aussi le respect scrupuleux du droit d’aînesse en tous lieux et circonstances.
LC : A ce qui semble, deux ans après son départ du Bâtonnat, l’ombre de votre confrère Me Ntoutoume Lubin plane sur l’élection du Bâtonnier intérimaire. Qu’en pensez-vous ?
Me Moumbembé : Si certains Consœurs et Confrères pensent que c’est mon jeune Confrère Me Ntoutoume Lubin, déchu de sa charge après deux (2) ans d’exercice bâtonnal, qui doit organiser les élections professionnelles du Barreau National du Gabon, ils doivent avoir comme souvenirs fuyants que l’ancien Bâtonnier que je respecte tant pour l’avoir soutenu pendant ces deux mandats, en tout de 2 ans fois 2, soit un total de quatre ans d’exercice, était entendu dans ce contentieux d’annulation des élections du Bâtonnier et des Membres du Conseil de l’Ordre, à la fois comme témoin et partie à l’instance à fin d’annulation. La décision écrite du Conseil d’État l’atteste manifestement. Doit-on (par devoir) et peut-on (par correction) avoir l’honnêteté de penser un seul instant que “l’on peut être à la fois Juge et Partie” ? Il est normal que ” le scandale arrive mais malheur de qui il vient”, dixit Jésus-Christ à ses Apôtres et aussi à ses sympathisants d’aujourd’hui au sein du Barreau National du Gabon ! Si certains Avocats s’érigent le droit d’organiser une Assemblée Générale Extraordinaire Élective du Bâtonnier Intérimaire, pourquoi ne le peuvent-ils donc pas, une fois pour toutes et à la fois, pour celles normales du Bâtonnier et des Membres du Conseil de l’Ordre ? C’est le Législateur gabonais et pourquoi pas la Jurisprudence administrative (et point la Doctrine éparpillée) qui fixent les règles du jeu, notamment celles d’admission des candidatures à ces deux postes électifs. Une Assemblée générale professionnelle, au vu des intérêts égoïstes, n’a pas pouvoir pour organiser les élections ordinales. Nous, les anciens, loyaux Gardiens du Temple – Barreau National (et non pas tribal) des Avocats, veillerons au respect scrupuleux de nos traditions, us et coutumes ! Que chacun se le rappelle sans cesse et aussi se souvienne dorénavant de ceci : ” Si Jeunesse savait, si Vieillesse pouvait !” …